Le Grand Prix National de l'Ingénierie se renouvelle

Le Grand Prix National de l'Ingénierie se renouvelle

Le Grand Prix National de l'Ingénierie, lancé il y a 17 ans, entreprend une refonte majeure. Les trois catégories historiques - industrie et conseil en technologies, construction-aménagement, territoires et innovation - cèdent leur place à une nouvelle segmentation qui prend en compte le changement climatique et l'érosion de la biodiversité. Désormais, les équipes peuvent soumettre un dossier répondant à ces trois enjeux clés :

L'objectif est de recentrer le concours sur l'impact des projets sur la société et l'environnement. "Après l'adoption de notre charte climat en 2019, il était logique d'aligner le prix sur ces priorités. Il s'agit de focaliser le concours sur l'impact de nos projets sur la société et la planète", explique Michel Kahan, vice-président de Syntec-Ingénierie en charge de la stratégie et du climat, ainsi que président du groupe Setec. Au-delà des gestes écologiques, c'est lors de la conception des projets que le travail des ingénieurs peut être le plus décisif : "Le rapport entre l'impact individuel d'un ingénieur et les choix effectués tout au long de la conception et de la construction est de 1 à 100, voire même de 1 à 1000", ajoute-t-il.

Un cadre de référence est en préparation pour évaluer l'impact des infrastructures. Dans le domaine de la construction, le cadre est réglementé par la RE 2020, qui exige des performances élevées. "Dans le domaine des infrastructures, le contexte est différent. C'est pourquoi nous travaillons en collaboration pour créer un cadre qui servira à évaluer les impacts de chaque projet en fonction de sa typologie et à calculer les émissions évitées", précise-t-il. Ce cadre sera ensuite appliqué à l'ensemble de nos domaines d'activité.

Pour évaluer les dossiers, Michel Kahan souhaite récompenser la sobriété et le techno-optimisme des projets, qui doivent être au service de l'usage. Selon lui, "de nombreuses solutions existent déjà pour préserver le climat, mais il faut continuer à en inventer de nouvelles et faire preuve d'imagination pour avoir un impact plus important". L'un des leviers d'action consiste à conseiller les maîtres d'ouvrage afin qu'ils "construisent mieux, différemment, voire même qu'ils évitent de construire du neuf au profit de rénovations qui modifieront la destination des bâtiments existants. Nous pouvons leur fournir des conseils et remettre en question le programme afin d'obtenir des résultats bénéfiques et des ouvrages qui ont du sens".

Les entreprises ont jusqu'au 22 mai pour participer à ce vaste défi. Le jury se réunira fin juin pour déterminer les lauréats de chaque catégorie et choisir le Grand Prix de l'année.